Trois jours fabuleux de randonnée équestre en terre kirghize...

A kotchkor, retrouvailles joyeuses avec Marine qui - hasard merveilleux - passe un bout de ses vacances au Kyrgyzstan avec Nicolas, son compagnon. Nous rejoignons Kyzart, petit village à 1h20 en route/piste, où débute le trek à cheval.

Repas du midi et en selle ! Nous débutons notre randonnée à trois mais très vite nous sommes rejoint par un autre groupe, Élodie et Fred et encore un peu plus tard par Pauline, Pierre et Raphaël. Nous ferons finalement les 3 jours à 8 avec nos 3 guides, et tant mieux, de belles rencontres ! 

Nous avançons dans la plaine entre traversée de rivières et galop dans les champs! Ça fait bien plaisir de monter de nouveau à cheval, dans les steppes, guidée, entourée d'amis, sous le soleil... Tout est parfait et je m'imagine facilement dans un Western au côté de Clint!

En fin d'après-midi nous arrivons à un petit camp, habité par une famille et qui doit être là spécialement pour les touristes l'été. C'est la question qu'on se posera un peu à chaque fois, ces familles qui nous hébergent pratiquent-elles encore l'élevage et le nomadisme où ne vivent-elles ainsi que pour l'accueil des touristes ?

Une yourte-salon, une pour la cuisine et deux ou trois pour les chambres. Un cabanon à 100m pour les toilettes. Un point d'eau dehors pour salle de bain. Un ballon dégonflé pour le volley et le paysage grandiose.

La lumière du couchant souligne les ondulations du relief alentour, des cavaliers kirghizes passent, nos chevaux broutent librement et les yourtes fument...

Une carte postale.

Cuisine typique et assez invariable, salade de tomate & concombres, laghman (nouilles agrémentées de légumes et viande) ou shorpa (soupe avec pommes de terre, légumes et viande). On goûte au kumiss, lait de jument fermenté, sans vodka celui-ci, et c'est franchement particulier... Pas aussi mauvais qu'on l'avait pensé mais quand même.

Le matin c'est de nouveau salade, semoule au lait chaude ou oeufs, pain. Sur la table, constamment des coupes remplies de confitures et des petits biscuits, gâteaux, chocolats.. en guise de dessert et de goûter.

Et du thé, du thé, du thé ! Tout le temps, tasse à peine vidée qu'elle est déjà remplie.

Tout une organisation le thé. Ils font d'abord chauffer l'eau sur un système de braise à l'extérieur dont je n'ai pas encore tout saisi le fonctionnement. Ensuite, ils font du thé très fort dans une théière. Pour servir, ils versent un peu de ce thé fort dans la tasse, comme un sirop, puis ils complètent avec de l'eau chaude.

C'est reparti après une merveilleuse nuit écrasée par les lourdes couvertures de la yourte! Ce midi nous serons au lac Song Kul. Mais avant nous cheminons dans les montagnes et vallées d'herbe rase. Ça monte jusqu'au col à 3400m. Jaune, vert, ocre et bleu du ciel. Encore du pas, du trot et du galop.

Nous n'échappons toujours pas à la french playlist souvent douteuse de notre guide de 19 ans, le seul qui baragouine un peu d'anglais mais dont aucun de nous n'a fait l'effort de faire répéter pour comprendre son prénom. 

Arrivée au lac, d'autres groupes sont déjà sur le camp : des marcheurs, des touristes à cheval comme nous. La journée passe : repas, sieste, photos, baignade et jeu de carte. Le soir c'est "la Boom", les jeunes guides et kirghize de la famille sont survoltés à propos de "l'international party". Obligation de chants et de danses, ambiance un peu bizarre, c'est plus détente sur la fin quand on a fini par remplacer le DJ.

Nuit un peu houleuse, réveillée par les orages, les fuites dans la yourte et les mastications d'un cheval. Odeur de mouton mouillé à plein nez. On préfèrerait quand même pas repartir... 

Nous longeons le lac et galop sur la plage! Les guides en ont marre de nous et n'arrête pas de dire "no fast". Heureusement Pauline, fille-cheval, est là pour pousser un peu la cadence et nous prodiguer moult conseils. Nous bifurquons finalement sur la droite pour remonter par une autre vallée, en pente plus douce. Toujours au milieu des chevaux, vaches et mouchons qui paissent en liberté ou entravés, yourtes disséminées. 

On croise la route d'un étalon et de ses poulains qui ne nous laisse pas nous approcher, les guides doivent parader et faire claquer leur cravache pour le tenir en retrait.

Nous parvenons au col et s'ensuit une longue descente, bien abrupte sur le début. Je ne suis pas rassurée d'autant que mon genou en prend un sacré coup et que ma monture ne sais pas vraiment aller lentement et préfère largement la montée.

Enfin, on y est. Tous fatigués mais très contents de cette magnifique randonnée équestre en bonne compagnie. Échange de mails, Facebook, et vidéos ; partage de taxis et c'est fini, chacun repart! Élodie et Fred vont vers la rive sud du lac Issyk Kul, Paul, Pierre et Raphaël vont vers Osh pour passer en Ouzbékistan et Marine et Nicolas partent pour Bishkek prendre leur avion. De moi côté, je dois récupérer mon vélo à Balyktchy et me mettre un peu à pédaler !