TomTom & Lara à Bishkek

Entre rendez-vous raté & faux départ, que de bons moments! ^^

Farniente à l'hôtel ainsi que déambulations bishkekiennes et alentours...

TomTom & Lara à bishkek

Retrouvailles manquées

Rassurez-vous, on a quand même fini par y arriver!

D'abord, Tom s'est planté dans sa date d'arrivée, il est là le 4 au lieu du 5. Donc déjà on oublie l'attente à l'aéroport, la petite excitation des portes qui s'ouvrent n'aura pas lieu.

Ensuite, c'est à mon tour de rater le rendez-vous. Je suis dans mon train qui roule vers Bishkek et j'ai l'impression de rentrer à la maison! Absurde... je vais seulement dans la capitale du Kyrgyzstan où j'ai mis une fois les pieds.. J'y vais lentement mais tout de même plus vite que prévu! Je suis censée arriver à 22h et me voilà sur le quai à 21H30. Plus de portable, comme une sotte, j'ai usé la batterie jusqu'à l'os. C'est glauque, un homme complètement défait à la vodka essaye de me prendre mon vélo alors que je suis en train de remettre les sacoches. Le personnel du train & militaires de la gare le font s'éloigner et m'accompagnent jusqu'à la sortie. Mais du coup, pression, je ne me sens pas d'attendre 30 min sous leurs yeux... Je m'avance un peu dans le parc en me disant que je croiserais bien Tom. Puis je continue, peut-être vais-je le croiser sur la route ? Je sais bien que c'est stupide et qu'il va se pointer à la gare sans que j'y sois mais je fonce quand même...

Je ne veux pas attendre là-bas et après trois mois sans le voir et peu de téléphone, je me rends compte qu'en réalité, plus que du type bourré, j'ai peur de retrouver Tom! C'est devenu une entité virtuelle, je me sens comme dans Her de Spike Jonze. Ça se trouve il n'est même plus blond! Bon, je recharge mon téléphone en arrivant à l'auberge et lui avoue que la course poursuite au Kyrgyzstan continue, faut venir me chercher à l'hôtel et pas à la gare...

Enfin, on se retrouve quand même ! Il est redevenu de chair et d'os et il est toujours blond, ouf!

Demain on déménage à l'Astor Hôtel & Spa!

Astor hôtel & spa : Luxe ex-URSS

Pour profiter de nos retrouvailles et de Bishkek, j'avais cherché sur le net quelque chose d'un peu plus cosy qu'une auberge de jeunesse. Mon guide conseillait cette adresse : centrale, le luxe d'un sauna et d'une piscine à pas cher (~50€/nuit) surtout avec les réductions en plus! 

La chambre est immense, j'ai l'impression d'être Richard Gere dans Pretty woman ! En vrai, tout est de la camelote et le vernis de ce faux standing s'écaille souvent : le hammam ne fonctionne pas, le tuyau de douche fuit tellement qu'il reste une goutte de pression dans le pommeau (il sera changé), il faut demander pour tout (pour allumer le spa, pour remplir le buffet à trou...). Mais peu importe puisque le lit reste un océan, que le sauna est à 100°C et que j'arrive néanmoins à me gaver au petit déjeuner. Ma faim est infinie depuis que je suis au Kyrgyzstan, peut-être est-ce le vélo, mais je suis une ogresse absolue (plus que d'habitude)!

Trois jours de ce luxe ex-URSS, je trouve ça génial !

Déambulations bishkekiennes

On a trois jours dans la capitale. On avait prévu de la marge pour pouvoir visiter car je n'avais rien vu lors de mon premier passage hormis la perceuse du garage, et pour dégoter un vélo à Tom. Comme il s'est déjà occupé d'en trouver un la veille - ce qui ne se révélera pas le choix le plus judicieux de l'année mais ça viendra plus tard... - on a plein de temps pour explorer et profiter de Bishkek. J'aime bien cette ville, c'est aéré : il y a de très grandes rues (tu te demandes d'ailleurs pourquoi ils ont besoin de si grandes artères comme si c'était tous les jours la coupe du monde 98 sur les champs..?) et des trottoirs immenses séparés par une allée d'arbres, comme aux Etats-Unis. C'est très vert, beaucoup de jolis parcs, de chemin-pistes cyclables, mais aussi des petits cafés assez sympa, des places, des restos & centres commerciaux. C'est très agréable! A vélo et pour le footing!

On essaye d'aller voir le musée d'histoire, mais il est fermé - on ne sait pourquoi. C'était à peu près la seule visite de monument, à partir de maintenant notre exploration va se limiter à errer dans les rues à la recherche de douceurs culinaires. On écume les cafés pour un latte ou smoothie et un napoléon , sorte de gâteau millefeuille plus ou moins croustillant que j'affectionne. La nourriture kirghize n'est pas en reste évidemment, Tom découvre le tchai à tout va, les laghmans, l'ashlyanfu et autres plaisirs. On va se balader dans le Osh bazar, grand marché de la capitale où on trouve de tout et notamment des fruits secs - les fameux abricots séchés à des tas de stades différents - des fraises et des framboises qu'on engloutit sans souci! Mais surtout, nous faisons la découverte de la nourriture géorgienne au restaurant Pur Pur... C'est absolument délicieux! On y retournera le lendemain soir. Ma prochaine destination, une fois revenue en Europe sera définitivement la Géorgie et l'Azerbaïjan. Toutes les personnes rencontrées sur la route ne m'en ont dit que du bien! Tant pour les paysages que la chaleur des gens et la cuisine est...divine!

On s'occupe tout de même de deux ou trois trucs logistiques comme renvoyer une partie des affaires de Tom en France via DHL, ça coûte un bras mais c'est pratique, on n'aurait jamais pu trimballer ces 7 kilos en trop! On s'équipe en chambres à air et je trouve également une nouvelle frontale, la mienne étant complétement asthmatique de la lumière.

Bref, trois jours à se la couler plutôt douce qui passent très vite.

Faux départ!

Douce mise en route

Voilà déjà le matin du départ et après une dernière séance sauna-piscine, nous voici sur le vélo à pédaler hors Bishkek. Comme une impression de déjà vu pour moi! Départ douceur vers midi donc. Nous roulons jusqu'à l'embranchement pour Yuryevka. Première frayeur de chien avec Tom, qui lui en fait n'a pas peur donc ça m'arrange, il fait bouclier. Pique-nique.

 

Notre but est de rejoindre Osh, au sud-est, ville kirghize et passage frontière terrestre pour l'Ouzbékistan. Plusieurs routes s'offrent à nous. Aucun n'est facile. Au fil de mon voyage, les informations glanées ici et là ne m'encouragent pas à prendre la route principale : longue et mauvaise piste fréquentée avec un dangereux tunnel en son début. En même temps l'hiver arrive et les premières neiges sont déjà là à certains endroits... La chaîne de montagne Ala-Too s'étend au sud de Bishkek puis continue au sud du grand lac Issyk-Kul. Plutôt que d'en faire le tour, nous voulons la traverser via le Kegeti Pass, puis redescendre la Karakol Valley vers Suusamyr via le Karakol Pass. Cette vallée m'a été conseillée par une famille belge, elle est très belle et sauvage, et nous permet de rejoindre la route principale en évitant la portion tunnel. Mais les cols sont hauts... On verra bien!

 

Premier bivouac à deux sur les hauteurs de Kyzyl-Aryk, près d'un réservoir. Joli. Tranquille. Les nuages menacent, ils annoncent de la pluie pour le lendemain, nous voulons rejoindre la Guesthouse de Kegeti à 30km sur la route du col où on pourra se sécher et attendre le retour du soleil. Mais qui dit pluie dit neige en altitude et on se doute que notre passage risque d'être compromis. Mais tant pis, le tout c'est de tenter! Rien de dangereux là dedans, il nous suffira de faire demi-tour et on avisera.

Et là c'est le drame...

Le matin on empaquette (si si ça se dit) notre barda et la tente assez vite fait car si on se lève sous un petit soleil, il disparaît très vite! En route! Nous sommes sur la route du col. Jusqu'à présent le temps n'a pas explosé, à part quelques gouttes on roule bien mais vraiment ça ne va pas tarder. Il est 10h du matin et on se croirait 17h en novembre. On amorce le début de la montée et là c'est le drame... Tom peste contre son vélo et met pied terre. La cassette a du jeu est impossible de la resserrer. Moi je n'y comprends rien - je suis la preuve vivante qu'on peut faire deux mois de vélos sans savoir ce qu'est un pédalier - à part que ça sent le roussi. Quelques mètres et jurons plus loin, nouveau pied à terre. Vélo cassé. Genre cassé, tu ne peux plus rouler. Nous voici donc face à face avec la bouse chinoise que Tom a acheté au sortir de l'aéroport, Norvège - Kyrgyzstan le contraste était un peu trop rude, il ne s'est pas méfié! Pour bien arranger les choses, la pluie s'est finalement décidé et nous voici trempé. En descente ça roule encore, donc demi-tour et check internet à l'intersection pour la plus proche guesthouse : 2,5km, ok!

Battle : hospitalité allemande VS hospitalité kirghize

Nous sommes dans le village de Rhot-Front, un mini-bled qui paye pas de mine mais bien plus fréquenté en touristes qu'il n'y paraît! On va se voir un peu bringuebalés avant de pouvoir poser nos fesses mouillés sur le lit d'une chambre! The Farm Guesthouse repéré sur le net est complète, une horde de chrétiens canadiens a investi les lieux pour une retraite dans l'entraide et le potager. Détails à suivre. Dommage parce que ça s'avèrera vraiment les gens les plus gentils de la terre! Apparemment, il y a une autre guesthouse de l'autre côté de la rue, on toque au hasard. On tombe sur une maison d'allemands-kirghizes. C'est-à-dire que ce sont des allemands installés au Kirghizstan depuis plusieurs générations mais ils ont gardés leur langue et leur blondeur. Ce n'est pas la guesthouse mais ils contactent les hôtes par téléphone. Invitation à boire le thé en attendant qu'ils préparent la chambre. Ce qui veut dire en kirghize qu'ils nous invitent à goûter car thé = gâteaux, pancakes, chocolat, confiture, pain, etc. Les deux cousines, celle venue en vacances d'Allemagne traduit en anglais, nous donnent pas mal de renseignements, pour rejoindre Bishkek notamment - ou il nous faudra bien retourner pour se dépatouiller des vélos- et sont très agréables. Ça y est la chambre est prête! 1h plus tard... C'est aussi des allemands! Allez comprendre pourquoi ils ont tous finis là...?!? Ceux-là nous font payer 30€ la nuit, sans rien, juste de l'eau chaude et de l'électricité! Hors de prix pour ici! On paiera toujours moins de 20€ par la suite avec p'tit-dèj et wifi. Comme on est en détresse on prend, juste pour cette nuit. Deux cyclistes belges - en mode cross country  pour les connaisseurs - arrivent un peu plus tard tout crottés comme nous. Ils ont le même projet d'itinéraire et ça nous aidera bien.

 

Le gérant de The Farm Guesthouse, beaucoup plus conviviale et friendly, nous invite à déjeuner, gratis, on y va. Ils sont hyper sympas (#mumdedicace). On mange tous ensemble autour d'une table et on va se servir soi-même le repas, très bon, préparé par Agula, la maîtresse de maison. Nous faisons connaissance avec les canadiens, genre de groupe religieux : ils ont des "meetings" et prient avant les repas. A part ça - ou grâce à ça ?- ils sont également très accueillants et nous invitent à tout bout de champs à partager leurs repas et leurs activités : j'irai donc ramasser les carottes avec eux dans le grand potager. De ce qu'on a compris, la Farm Guesthouse c'est en fait une sorte de refuge pour enfants en difficulté, garçons sortant de prison, personnes un peu perdues... Bref, une arche de Noé via le retour à la terre qui s'avère très chaleureuse et aidante pour nous!

Re-re-Bonjour Bishkek!

Après réflexion, quelques tensions et prises de conseils auprès de nos "anges voisins" (qui parlent un parfait anglais et sont tellement accueillants), nous nous décidons à retourner sur Bishkek acheter un nouveau vélo de meilleure qualité, dans un vrai magasin, en laissant là la camelote chinoise. Tom espère pouvoir le vendre sur place, il y a déjà des intéressés et ça nous économise le prix d'un taxi. De toute façon, on ne saurait pas bien ou le revendre sur Bishkek, il ne sait même pas ou il l'a acheté! On part donc en machroutka et nous voici de retour à la capitale dans un magasin de vélo rutilant. On trouve rapidement celui qui ferait l'affaire, un GIANT équipé un peu voyage avec porte-bagage. Environ 400€ plus tard, il est 13h et Tom a un nouveau vélo tout neuf! On mange un burger au coin de la rue pour fêter ça, avec des gants s'il-vous-plaît! Je pars de mon côté faire quelques emplettes pendant qu'il essaie de trouver une roue de rechange au bazar. On prend un taxi pour rentrer le soir sans difficulté. Tom parvient à revendre son Six Flags 75€ et nous voici de nouveau prêts pour la route!

En revanche, nous retrouvons nos cyclistes belges chez les rapias allemands , ils ont tenté le Kegeti aujourd'hui et verdict : ça ne passe pas! Trop de neige! On est fixé. Nous revoyons donc l'itinéraire : nous sommes contraints de passer les Ala-Too mountains par l'autoroute, comme je l'avais déjà fait... Malheur! Cette fois au moins on a du temps! Il est trop tard à présent pour pédaler et je vais demander à l'arche de Noé d'à côté si on peut planter la tente chez eux. No problem. Finalement, ils nous dégoteront une chambre, ça les rend malade qu'on dorme dans le froid. C'est comme mes bergers, ils ne connaissent pas le duvet Bloody Mary de chez Valandré. Malgré toute leur aide, repas et hébergement ; ils ne voudront rien accepter de nous le lendemain... Des vraiment très gentils!

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Commentaires: 2
  • #1

    Jean Mi (mardi, 01 octobre 2019 11:14)

    Ouais !
    Bravo pour la débrouille!
    les photos sont super.
    Bonne suite soit prudente (non maman n'est pas derrière moi)
    Bisous

  • #2

    Pierre (dimanche, 13 octobre 2019 17:03)

    Bravo pour la débrouille et pour le courage. Je suis ton aventure depuis les dires de tes collègues BFC que je croise dans les écoles et depuis ton blog.
    Bonne continuation