Encore un retour de quatre jours sur une île connue,
une belle émotion de retrouver Mindelo quittée deux ans auparavant...
débarquement
Arrivés à 3h du mat', tout le monde est sur le pont à 8h pour changer de mouillage car l'épave à nos fesses fait peur. C'est le grand débarquement un peu avant midi pour enfin prendre une douche aux bains publics, acheter des cartes SIM pour retrouver le monde et se faire un bon resto. J'emmène l'équipage et son capitaine à la Casa da Morna, ouverte en ce dimanche, avec sa jolie terrasse qui donne sur la baie. S'ensuit des courses et les jours suivants tout un tas de connections internet, d'apéros entre équipage au floatting bar , de séances blog & photos à grands renforts de galão - café au lait - de crêpes et bières entre mes deux QG : Casa Café Mindelo et le bar flottant.
C'est agréable de retrouver l'ambiance festive et chaleureuse de cette petite ville cap verdienne tout en couleur. Agréable aussi de voir que rien ne semble avoir changé, de retrouver ses marques et guider un peu à travers la ville et ses marchés Agnès, Vennec et Bleuenn. Nous allons donc au joli marché couvert - assez lissé - pour ses légumes et son artisanat. Puis sur la place Estrella où l'on vend vraiment de tout et où l'atmosphère est plus africaine que coloniale et où l'on peut manger une cachupa - plat typique à base de haricots sec et poisson/viande - pour 1€50. Enfin le marché au poisson emplit de chats et d'animation. Je retournerai également manger à La Pergola, nager à Bahia das Gatas et flâner au centre d'art.
La très bonne surprise c'est que je retrouve Jean et Geneviève le mardi à leur retour de Santo Antão. C'est rigolo de se voir ici! Et toujours un grand plaisir de discuter ensemble. Je repense à Marine retrouvée au milieu du Kirgizstan, à mon cousin Thomas croisé à San Francisco... On est toujours un peu éberlué de retrouver un visage bien connu dans un monde inconnu. Eux non pas eu de chance pour São Nicolau, inaccessible à cause des problèmes de ferry et, comme je dois prendre le mien dans deux jours, je croise les doigts pour qu'il soit de nouveau opérationnel.
Il l'était! Jeudi vers midi me voici sur l'île inaccessible
Seconde mi-temps
L'affreuse nouvelle de mon retour à Mindelo c'est que, dans la précipitation du départ, j'ai oublié mon appareil photo à l'hôtel. J'ai du mal à comprendre comment j'ai pu faire une chose pareille et je me maudis sur mille générations… C'est mon cadeau d'anniversaire, je l'aime de tout mon cœur, ça doit être d'ailleurs l'objet auquel je suis le plus attaché dans le peu d'affaires que je trimballe (avec ma petite robe bleue que j'ai depuis mon premier voyage aux US, il y a 8 ans, si je la perds celle-là je porte le deuil pendant un mois). Je ne comprends pas comment j'ai pu faire une chose pareille! Heureusement, grands dieux, j'ai le contact du fils de la pension, Nelson. Nelson n'est pas très bien câblé - pardon pour lui - mais je lui dois une reconnaissance éternelle car, après deux jours d'intense harcèlement, de stress intérieur et une heure d'attente trépignante à la sortie du ferry… Hallelujah! Le petit chéri est là, bien rangé dans sa sacoche noire, dans les mains d'un inconnu desquelles je l'arrache presque par peur de le voir disparaître à nouveau…
Bon ça sera carrément la semaine catastrophe car 3 jours plus tard je me fais voler portefeuille et porte-monnaie. Donc ma carte bleue.. Et ma banquière - délicieuse et ô combien limitée Célia - n'aura clairement pas la même efficacité que Nelson, plus d'un mois plus tard cette histoire dure encore…!
En dehors de ces soucis, Mindelo c'est la même et on recommence. Apéro floatting bar. Apéro Café Mindelo. Rencontre entre deux - voire trois ou quatre - caïpirinhas d'autres bateaux, français ou danois. Ici tout le monde transat, ça parle voile et accastillage, alizées et mouillages. Je suis intronisée gardienne du bateau Lolita, pour trois jours, pendant que la famille Olagne visite l'île de Santo Antão. Qui l'eut cru? Qu'après tant d'heures à râler et vomir pour rejoindre Scilly et Irlande je finirai de mon plein gré, joyeuse comme jamais, à surveiller un voilier?
Changement d'équipage! La relève est arrivée, Arnaud et Cédric qui vont faire la grande traversée avec Vennec et moi, sont à bord du Pikou Panez. Les filles ne sont pas encore parties et c'est tous ensemble au grand complet que nous allons nager avec les tortues sur la plage de São Pedro. Le lendemain, pour la dernière soirée d'Agnès et Bleuenn, j'invite la compagnie à mon bord pour l'apéro, on enchaîne le resto dans une ambiance très festive.
Formalités. Avitaillement. Lessive. Embarquement. Pot de départ. La logistique transat bat son plein.
Mardi 3 décembre, c'est le grand jour. Dernier coup de fil. Dernière douche. Dernier plein d'eau.
Nous larguons à nouveau les amarres et c'est parti pour de longs jours en mer…
Une quinzaine normalement avant de retrouver la terre et changer le décor.
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